Le groove et l’écriture
- Déborah Braun
- 10 oct.
- 2 min de lecture
Le groove en écriture, c’est la pulsation qui nous plonge dans l’histoire, nous y fait croire et nous entraine. Son battement de cœur.
C’est à la fois ce qui rend vivant le récit, et ce qui en constitue le fondement.
Ses composantes sont multiples.
La plus évidente est le style, la mélodie propre de l’écriture. Même un scénario, qui n’est pas et ne doit pas être un texte littéraire, en a besoin : justesse des mots, clarté, rythme des phrases.
Mais le groove naît aussi de la façon dont l’histoire est construite, rythmée et racontée. On peut d’ailleurs continuer l’analogie avec la musique : le beat, les mesures, les accords constituent aussi le groove.
Le beat en écriture c’est l’intention de l’histoire. La réponse à : qu’est-ce qu’elle raconte ? Si ce beat n’est pas clair, on se disperse et on empile des scènes qui ne vont nulle part, ou partent dans tous les sens. Or chaque scène est une mesure qui doit amener à la suivante.
Poum-Poum Poum-Poum Poum-Poum
Chaque scène est habitée par ses personnages, leurs accords-alliances ou dissonances-conflits créent la tension du récit. Les gestes et les regards, le décor, les accessoires, le stylisme, etc… sont autant d’instruments qui viennent l’enrichir et lui donner corps.
Poum-Poum Poum-Poum Poum-Poum Poum-Poum
Le groove en écriture c’est l’élan irrésistible qui emporte autant le spectateur que le scénariste quand il relit son scénario, autant l’auteur qui corrige son manuscrit que son futur lecteur quand il lira le livre. Un récit qui groove donne la sensation d’exister en dehors de l’esprit.
Le groove n’est pas toujours simple à trouver, mais il n’a pas besoin d’être compliqué. Comme en musique, il est organique avant d’être mécanique. C’est au creux du ventre qu’on le ressent, c’est lui qui nous pousse sur la piste de danse jusqu’au petit matin.



