"Kill Your Darlings" : Couper ce qu’on aime (quand il le faut)
- Déborah Braun
- 16 avr.
- 1 min de lecture
Quand on écrit, il y a toujours ce moment où une scène, une réplique, une idée nous semble brillante, émouvante. Et parfois, elle l’est vraiment. Mais ce n’est pas la question. La vraie question, c’est : est-ce que ça appartient à l’histoire ?
Parce qu’il faut toujours revenir aux fondamentaux : Qu’est ce qu’on raconte ? Comment le raconte t-on ?
« Kill your darlings », c’est ce rappel un peu brutal mais salutaire : on n’écrit pas pour empiler les belles scènes. On écrit pour raconter une histoire. Et tout ce qui n’en fait pas partie, aussi réussi soit-il, finit par l’alourdir, voire par brouiller ce qu’on essaie vraiment de dire.
Ça ne veut pas dire qu’il faut écrire froidement, sans passion. Mais il faut, autant que possible, éviter de tomber amoureux de ce qu’on fait. Rester un peu à distance. Regarder son travail avec assez de lucidité pour pouvoir couper ce qui ne sert pas l’ensemble.
Même si ça fait mal. Surtout si ça fait mal. (Ça fait toujours un peu mal.)
Parfois, ce qu’on coupe est ce qui faisait le plus vibrer. Et paradoxalement, c’est là qu’on sent qu’on est sur la bonne voie : quand on n’écrit plus pour soi, mais pour l’histoire.
